Numéro 183
Juin 2016
Tome XLVI
LES MANUSCRITS COPIALES : UNE NOUVELLE SOURCE SUR LES DÉBUTS DE L’ÉCOSSISME
SOMMAIRE
Pierre Mollier - Avant-propos, p. 229
Claude Weiler - Les manuscrits Copiales, une découverte singulière : présentation historique, p. 230
Claude Weiler - Les manuscrits Copiales 1 et 2 : traduction française, p. 240
Pierre Mollier - Un « Maître Écossais » archaïque aux sources de l’Écossisme, p. 276
Jacques Tuchendler - Le Prado, p. 285
EDITO
Ce numéro 183 de Renaissance Traditionnelle revient sur la très curieuse affaire des manuscrits « Copiales ». Rappelons les faits. En 2011, les médias se font écho de la découverte d’un étonnant manuscrit codé et relatent les efforts d’une équipe de spécialistes, appuyée par un puissant outil informatique, pour « casser » le code. C’est d’ailleurs un des rares exemples où ce qui va se révéler être un problème d’érudition maçonnique va faire l’objet d’articles dans la « grande presse » comme Le Monde ou Le Figaro. Une fois le code percé, on découvre que ces manuscrits contiennent les statuts et les rituels d’une société secrète allemande du XVIIIe siècle ayant beaucoup de rapports avec la franc-maçonnerie. Pour notre part, nous n’avions pas été très sensible à ce qui nous était alors surtout apparu comme un « coup médiatique ». Il y a eu au XVIIIe siècle beaucoup de sociétés paramaçonniques. Notre expérience des « alphabets maçonniques » nous rendait sceptique sur la nécessité d’une équipe de cryptologues et d’ordinateurs pour venir à bout de codes qui sont surtout symboliques et dont la clef est la plupart du temps élémentaire. Nous avions tort.
Si, en France, personne ne se soucia vraiment des « manuscrits Copiales », cet épisode singulier retint l’attention de nos amis belges. Dans le prolongement de celui rassemblé pour le célèbre documentaire « La Clef écossaise », un groupe de travail se constitua autour de Tristan Bourlard et Stéphane Van Assche. Son objet : étudier et tenter de mieux comprendre ce mystérieux manuscrit. La Loge La Belle Alliance et la Loge d’étude L’Âne d’Or furent associées au « projet Copiales ». C’est lors d’une visite à L’Âne d’Or, que Claude Weiler – à qui avait incombé la difficile mission de la traduction – attira notre attention sur l’intérêt des « Copiales » pour l’histoire maçonnique. En effet, à la suite des textes relatifs à cette étonnante « société des Oculistes », les Copiales comprenaient une présentation de la Maçonnerie qui semblait très précoce, avec notamment beaucoup d’éléments sur les premières Loges « écossaises ». Nous sommes donc particulièrement heureux de mettre à la disposition du public francophone la belle et savante traduction de Claude Weiler et ainsi de permettre un accès aux riches informations historiques des manuscrits Copiales. Dans la foulée de ce document passionnant, nous proposons des pistes pour une nouvelle approche des débuts de l’Écossisme.
Au début du XIXe siècle, « Le Prado » fut un haut lieu du Paris maçonnique. À tel point d’ailleurs que, pendant quelques années, l’un des Suprêmes Conseils qui se disputaient alors la souveraineté sur les hauts grades du Rite Écossais fut dénommé « Suprême Conseil du Prado ». Or on savait fort peu de chose sur « Le Prado », beaucoup d’historiens maçonniques le situant même fautivement sur la carte de la Capitale. Jacques Tuchendler nous propose aujourd’hui une étude approfondie sur ce lieu où se mêlèrent longtemps vie maçonnique… et vie parisienne !
Pierre MOLLIER
EXTRAITS
Les manuscrits Copiales [...], par Claude Weiler
Copiales 1 et 2, traduction française [...], par Claude Weiler
Un « Maître écossais » archaïque [...], par Pierre Mollier
Le Prado : un lieu oublié [...], par Jacques Tuchendler