Numéro 206
Juillet-décembre 2023
Tome LII
NOUVEAUX CAHIERS DE SAINT-MARTIN
SOMMAIRE
DOSSIER : NOUVEAUX CAHIERS DE SAINT-MARTIN
Louis-Claude de Saint Martin, traducteur de Jacob Boehme, par Dominique Clairembault, p. 2
Un portrait inconnu de Louis-Claude de Saint Martin ? par Dominique Clairembault et Roger Dachez, p. 39
À propos d’une Bibliographie du Martinisme publiée en 1939, perspectives et réflexions, par Roger Dachez, p. 53
VARIA
Commandements et serments maçonniques, par Philippe Langlet, p. 73
Un discours de von Hund, par Reinhard Markner, p. 93
CÔTÉ COMPAGNONNAGES
Note au sujet de la double appartenance compagnonnage/franc-maçonnerie, par Jean-Michel Mathonière, p. 101
COMPTES RENDUS DE LIVRES, p. 111
RT NUMERIQUE, p. 126
VIIe colloque du Cercle Renaissance Traditionnelle, p. 128
EDITORIAL
Le présent numéro de Renaissance Traditionnelle achève l’année éditoriale 2023. Désormais, le nouveau rythme de publication sera respecté et deux livraisons de 128 pages verront le jour chaque année : l’une vers la fin du mois de juin et l’autre à la fin du mois décembre, l’année calendaire étant dorénavant en phase avec l’année éditoriale, pour le confort de nos lecteurs – et la sérénité retrouvée de notre rédaction…
Pour la première fois dans la nouvelle formule de notre revue, on trouvera en dossier central les nouveaux Cahiers de Saint-Martin, héritiers de la revue homonyme qui parut entre 1976 et la fin des années 80 sous l’égide de ces grands noms des études saint-martiniennes que furent Robert Amadou et Antoine Faivre, aujourd’hui disparus, ainsi que Nicole Jacques-Lefèvre qui poursuit toujours ses travaux dans un domaine dont elle demeure l’une des spécialistes les plus respectées. Peu avant sa mort, Antoine Faivre nous avait fait part de son souhait que cette revue retrouve une nouvelle vie et nous en avait confié la mission – nous avons donc tout mis en œuvre pour exaucer ce vœu, dans la fidélité à sa mémoire (1).
Dominique Clairembault, à présent chargé de ce supplément annuel de Renaissance Traditionnelle, propose pour commencer d’aller à la recherche de Saint-Martin comme traducteur de Jakob Boëhme. On sait en effet que celui que le Philosophe Inconnu nommait son « deuxième maître » fut en grande partie redécouvert – y compris en Allemagne – grâce aux traductions opérées par le théosophe d’Amboise, lequel avait appris l’allemand dans ce seul but ! D. Clairembault nous montre à cette occasion que les traductions de Saint-Martin nous en apprennent au moins autant sur lui-même que sur le théosophe germanique…
Le dossier réserve aussi une surprise de la recherche, avec la découverte fortuite et presque providentielle d’un très probable portrait, jusqu’ici inconnu, de Louis-Claude de Saint-Martin ! Nos lecteurs, en suivant l’enquête que nous avons conduite à son sujet, pourront contempler sans doute pour la première fois les traits du Philosophe Inconnu, et auront enfin le privilège de le voir tel que ses contemporains eux-mêmes ont pu le faire. Selon la plaisante formule de Robert Amadou, on peut vraiment dire, à cette occasion, qu’une fois de plus « le Ciel sourit aux martinistes » !
On trouvera également une présentation de la « Bibliographie du martinisme », publiée en 1939 par un auteur inconnu…
Dans les Varia, notre ami Philippe Langlet aborde en premier lieu la question des « Commandements et serments maçonniques », rappelant le fort ancrage biblique de tous les engagements maçonniques, dès l’origine.
D’autre part, notre collègue et ami d’outre-Rhin, Reinhard Markner, qui a déjà honoré notre revue de ses articles (2), nous présente un singulier document, en l’occurrence un discours prononcé en 1752 par le célèbre baron von Hund, le fondateur de la Stricte Observance Templière, qui révèle chez lui l’influence un peu inattendue du nom moins célèbre Ramsay ! Un exemple frappant de la libre circulation des idées dans le monde foisonnant de la maçonnerie continentale du XVIIIe siècle.
La chronique désormais habituelle de Jean-Michel Mathonière, Côté Compagnonnages, aborde cette fois la question méconnue des appartenances conjointes la franc-maçonnerie et au Compagnonnage au début du XIXe siècle : un sujet bien moins anecdotique qu’il n’y parait, illustrant sans doute la voie par laquelle, contrairement à une opinion encore répandue, ce sont bien les rituels compagnonniques qui, à cette époque, ont emprunté aux rituels maçonniques – et non l’inverse.
Enfin, dans les Comptes rendus de livres et la Revue des revues, nous poursuivons notre examen critique des publications les plus récentes – en évitant celles dont nous préférons ne pas parler, pour privilégier les travaux qui, selon la formule chère à notre revue depuis toujours, permettent de « mieux comprendre et mieux aimer la tradition maçonnique dans sa double dimension historique et spirituelle.